La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec-FIQ dénonce fermement les compressions qui touchent de plein fouet les programmes d'externat pour les étudiantes en soins infirmiers. Ces stages, offerts à celles ayant complété une partie de leur formation, leur permettent de réaliser certaines activités professionnelles dans les établissements de santé et de contribuer au soutien du réseau.

 

Cette décision, appliquée par plusieurs centres intégrés de santé et de services sociaux et centres intégrés universitaires de santé et de services sociaux, est incohérente et nuit directement à la formation, l'intégration et la rétention de la relève infirmière, dans un réseau déjà en crise. Pour la FIQ, c'est une preuve de plus que le gouvernement et les gestionnaires du réseau sous-estiment la gravité de la situation et l'importance d'investir dans les futures professionnelles.

 

«C'est incompréhensible. On manque d'infirmières partout, et pourtant, on sabre dans un programme qui contribue directement à former et fidéliser la relève. Quel signal envoie-t-on à ces futures professionnelles, pendant que celles qui tiennent encore le réseau peinent à envisager un avenir stable et respecté ? Empêcher une étudiante de faire son externat, c'est nuire à sa formation, miner sa motivation et risquer de la décourager de rester dans le réseau. Et après, on s'étonne de ne pas réussir à recruter ni à retenir!», dénonce Julie Bouchard, présidente de la FIQ.

 

L'externat est une passerelle essentielle entre la formation académique et la pratique sur le terrain. Il permet aux étudiantes d'acquérir des compétences concrètes, de développer un sentiment d'appartenance au réseau public et de forger leur jugement clinique -- trois leviers indispensables à une entrée réussie dans la profession. Dans un contexte où le temps consacré à l'orientation et à l'accompagnement a été considérablement réduit, et où le soutien clinique a été largement coupé cette année, l'externat devient plus que jamais un outil vital pour arriver prêtes et confiantes sur le terrain.

 

Dès mars, le Syndicat interprofessionnel en soins de santé de l'Abitibi-Témiscamingue a alerté le ministère de la Santé sur les effets de ces compressions sur la sécurité des soins et la stabilité des équipes. Le ministère a aussitôt rejeté la responsabilité sur Santé Québec. En région, le manque de main-d'œuvre est criant. Le programme d'externat permet aux candidates de découvrir le milieu et de s'ancrer dans leur réalité. Il joue un rôle essentiel dans la rétention des professionnelles en soins.

 

«Ce n'est pas vrai que, sous prétexte "d'équilibre budgétaire", on va sabrer dans ce qui fonctionne. Si le gouvernement veut économiser, qu'il cesse de gaspiller des millions dans le privé, les agences ou des projets bancals comme Northvolt ou SAAQclic. Certainement pas dans la formation des infirmières de demain», conclut Julie Bouchard.

 

La FIQ salue les interventions de la Fédération des cégeps et de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, et se joint à leur appel pour qu'une directive claire rétablisse rapidement l'accès aux externats partout au Québec. La FIQ exige aussi un réinvestissement immédiat dans les externats et une reconnaissance de leur rôle stratégique dans la lutte contre la pénurie.

 

À propos de la FIQ

La FIQ compte plus de 80 000 membres, infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques œuvrant dans les établissements de santé aux quatre coins du Québec. Elle est une organisation féministe, composée à près de 90 % de femmes, vouée à la défense de ses membres, mais également à celle des patient-e-s et du réseau public de santé.

 

SOURCE Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec - FIQ

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(R.I.) : communiqué que nous avons repris intégralement.