(R.I.) La Fédération du personnel professionnel de l'Éducation du Québec (FPPE-CSQ) dénonce vigoureusement les récentes compressions budgétaires en éducation et l'obsession du ministère de limiter le nombre d'employés équivalents temps plein (ETP); les écoles seront donc acculées à augmenter de façon exponentielle leur recours au privé pour fournir les services professionnels aux élèves prévus à la Loi sur l'instruction publique.
«Si les centres de services scolaires respectent la cible d'ETP du ministère, ils auront accès au financement conditionnel promis. Mais, de façon absurde, cet argent ne pourra pas servir à embaucher plus de personnel, puisqu'ils devront continuer à respecter la cible d'ETP. La seule solution sera alors de se tourner vers des services professionnels privés à coûts exorbitants et ne répondant pas réellement aux besoins des élèves et des milieux.»
Rappelons que la cible d'ETP imposée par Québec, en plus d'entraîner la coupe de plusieurs dizaines de postes, force les organisations scolaires à ne pas remplacer les absences, ce qui crée de sérieux trous de services un peu partout dans le réseau. Ceux-ci n'apparaissent pas dans les données du tableau de bord, qui ne brosse d'ailleurs pas un portrait réel du manque de ressources sur le terrain en indiquant ces postes comme comblés.
Des services plus chers, moins adaptés
Il faut préciser que les tarifs des services professionnels privés peuvent atteindre jusqu'à 350 $ de l'heure, comparativement aux salaires horaires du personnel professionnel du réseau public, qui varient entre 30 $ et 69 $.
«C'est un non-sens économique et pédagogique. Le privé coûte plus cher, s'intègre difficilement au milieu scolaire et ne permet pas une continuité des services, de la prévention à la mise en place des interventions. On évalue à la chaîne et on laisse les élèves, leurs parents, leurs enseignantes et enseignants seuls avec un diagnostic, avec toute l'incertitude que cela engendre», ajoute Carolane Desmarais.
La FPPE-CSQ rappelle que les organisations scolaires ne rendent aucun compte sur les sommes utilisées pour des services professionnels privés et que l'ampleur des fonds publics mal dépensés à cette fin demeure inconnue.
Les meilleurs services sont ceux offerts dans le milieu de l'élève
La FPPE-CSQ rappelle que les services professionnels les plus efficaces sont pourtant ceux offerts dans le milieu de vie de l'élève, en collaboration avec l'équipe-école.
Ces services professionnels publics sont non seulement plus abordables, mais surtout mieux adaptés aux réalités scolaires.
Fournis directement dans les écoles, ils permettent une collaboration étroite avec le corps enseignant, les directions, le personnel d'intervention et les parents.
Cette proximité favorise des interventions plus rapides, plus cohérentes et mieux ciblées.
De plus, le personnel professionnel du réseau public connaît les rouages du système scolaire, ce qui lui permet d'agir de manière préventive, de suivre les élèves tout au long de leur parcours et d'ajuster ses interventions en fonction de l'évolution des besoins.
Ces services sont universellement accessibles, gratuits et intégrés dans une démarche éducative globale.
«Le Protecteur du citoyen lui-même convient de la valeur ajoutée des services professionnels publics. Ce sont eux qui assurent une véritable équité pour tous les élèves, peu importe leur milieu», souligne Carolane Desmarais.
Un choix politique qui nuit aux élèves
«Cette situation découle d'un choix politique clair : mettre de l'avant une gestion comptable des services publics et renforcer la perception que le privé est la solution. Alors que la gestion de notre gouvernement nous démontre bien que la privatisation mène à bien des dérives. Ce modèle affaiblit le réseau public à court et long terme, fragilise les équipes-écoles et compromet l'égalité des chances pour tous les élèves», déplore Carolane Desmarais.
De plus, le ministère fait fi de l'expertise des professionnelles et professionnels des services pédagogiques et administratifs, qui ont pourtant un rôle essentiel à jouer dans le bon fonctionnement de notre réseau.
«Nous n'avons qu'à penser aux conseillères et conseillers pédagogiques qui accompagnent le personnel enseignant non légalement qualifié. Leur expertise est essentielle pour assurer un enseignement de qualité et le ministère manque de reconnaissance de façon flagrante en ne colligeant aucune donnée sur ces derniers, comme sur une trentaine de nos corps d'emplois.»
«Le ministère doit cesser de prendre des décisions qui vident le milieu de son expertise. Il est urgent d'investir dans le personnel professionnel du réseau public, d'en finir avec l'obsession pour les ETP, de lever les gels d'embauche et les non‑remplacements et de reconnaître la valeur de ces services essentiels», conclut Carolane Desmarais.
Profil de la FPPE-CSQ
La Fédération du personnel professionnel de l'éducation du Québec (FPPE-CSQ) représente 19 syndicats regroupant 13 000 membres dans la quasi-totalité des centres de services scolaires du Québec, francophones et anglophones, ainsi que des commissions scolaires crie et Kativik. Elle regroupe des professionnelles et professionnels œuvrant dans les secteurs administratif, pédagogique et dans les services directs aux élèves : psychologues, psychoéducatrices et psychoéducateurs, orthophonistes, conseillères et conseillers d'orientation, orthopédagogues, etc.
SOURCE Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec (FPPE-CSQ)
Profil de l'entreprise
Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec (FPPE-CSQ)
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(R.I.) : communiqué repris intégralement.